Au delà des bénéfices que l’on connait à voyager, qu’est-ce qui change fondamentalement chez nous ? Évidemment tout voyageur le sait, le voyage permet un enrichissement personnel, quel qu’il soit. La quête de l’autre amène à notre propre quête et à finalement nous questionner.
Bizarrement, en revenant de mon voyage au long cours, j’avais un goût d’inachevé. Est-ce propre à moi ou est-ce un sentiment partagé par le voyageur ? Je ne sais pas. En réalité, le travail sur nous que nous aspirons tous à faire, ou du moins que l’on essaie de provoquer pendant le voyage, se réalise au retour. L’écriture m’a aidé à exprimer mes ressentis et émotions.
« Ce fameux « travel blues »
Le blues du voyageur, n’est surement qu’un simple rappel de nos réactions émotionnelles fortes : « j’étais si bien en voyage ! ». Repenser à ces moments de joie, de plénitude, d’émerveillement, d’angoisse, de détresse… j’ai commencé à les écrire très vite (même avant la fin du voyage). Cette brutale mélancolie fait surface à tout bout de champ, et nous emmène dans les éternels « Pourquoi ? ».
Il est indéniable de dire que le voyage transforme, que nous partons à la quête de sens, mais ne partons nous pas aussi pour fuir quelque chose? Est-ce utopique de croire qu’à notre retour ce quelque chose aura disparu ? On revient plus réceptif que jamais et il frappe à ta porte alors que tu te remets à peine de tes émotions. « Bordel, je n’ai pas réussi à te semer en voyage toi ! ».
Et hop, je me mets à penser au voyage « Qu’est-ce que j’étais bien là-bas ! … ».
Mélancolie arrive, plus forte que jamais, les montagnes russes n’ont qu’à bien se tenir : Sentiment de bonheur par ci, sentiment de colère par là … et pourquoi, pourquoi mais pourquoi je suis triste ? Le voyage comme thérapie ? Pour guérir du spleen quotidien ? Pour chercher des réponses ? Fuir ? Mieux se connaitre et trouver son chemin ?
Pourtant quand je suis revenue, oui j’ai trouvé le chemin de chez mes parents certes, mais un nouveau spleen est arrivé. Repartir à nouveau pour se débarrasser de celui-ci ? Et espérer ne pas en avoir un au retour ? Je suis repartie deux mois dans cette optique et espérais y laisser ma mélancolie quelque part. Sans succès. Mais je continue à écrire. Je vois bien que ça m’aide.
Aujourd’hui, j’ai beaucoup avancé dans ma petite tête.
J’ai le sentiment d’avoir été en thérapie et d’y être à la fin. Je réalise tout juste que le voyage n’en a été que le point de départ ou un coup de pouce au développement de cette longue introspection. Je réalise aussi avoir utilisé la mélancolie générée par ce voyage pour m’interroger.
Cette mélancolie voyageuse n'a-t-elle été finalement pas plus importante pour mon développement personnel que le voyage en lui-même ? Cette mélancolie, qui nous rend si triste et qu’on essaie de fuir, ne devons nous pas l’accueillir à bras ouverts et la laisser s’exprimer ?