Précédemment j’évoquais le fait d’accueillir à bras ouverts ce travel blues et laisser s’exprimer la mélancolie qui est en nous. En effet, la mélancolie m’inspire. Le coeur prend la parole et exprime ce qu’il ressent à la remémoration d’un souvenir, d’une émotion, d’un lieu.
Cet état de tristesse me plonge parfois dans une introspection profonde, ou parfois, simplement dans un souvenir et en livre une anecdote.
Il m’arrive d’écrire des instantanés, c’est-à-dire des écrits rédigés sur le vif ou quelques heures après un évènement. Je ne suis pas spécialement fan de cette écriture instantanée, ou alors elle doit être courte. Pourtant, il m’est arrivé de nombreuses fois de m’en servir pour voyager. Je me déconcentre très vite à leur lecture et surtout, lorsqu’elle est trop détaillée et axée sur le simple déroulé d’un évènement, l’auteur me perd facilement. J’aime trop la magie de la découverte pour prendre le temps d’étudier les détails. L’émotion me manque.
Mes textes sont ancrés de détails, je l’avoue. Ils concernent surtout une émotion ou une anecdote dont je vous fais part. Elle est donc propre à chacun et n’altèrera en rien la découverte de lieux magiques ! Je différencie ainsi mes mélancolies voyageuses des instantanés, car l’état dans lequel je les rédige est beaucoup plus émotionnel. À me remémorer les voyages, je retrouve une sensation, parfois oubliée, et plonge dans un état nostalgique.
Mais comment combler ce coup de blues ?
Pour me sortir de cet état, je repense à un souvenir. Je l'écris avec mon ressenti actuel, les émotions gardées en mémoire et une prise de recul. Écrire ces souvenirs m’apaise et me rend plutôt joyeuse.
J’aime partager et faire vivre une destination au travers de récits de souvenirs, car après tout, seul le souvenir persiste dans nos mémoires après un voyage. L’émotion parfois ressentie à sa remémoration peut être complètement différente de celle ressentie sur l’instant. Les voyageurs le savent, nos plus belles anecdotes sont parfois celles qui ont été les plus angoissantes ;-).
Cette mélancolie imprime nos souvenirs dans la tête !
À vouloir combler le travel blues, on travaille le souvenir en le développant, en le décrivant, et en le ressentant. Peut-être que sans ce processus, ne n’oublierons nous pas nos images de voyage ?
Mais sans cesse replonger dans son passé, n’aide pas forcément à évoluer et à grandir. Ressasser les bons moments du passé, ne peut-il être pas un bon coup de pouce pour se motiver à les revivre ou à s’en créer de nouveau ?
A nous de décider : plonger dans les abysses de la mélancolie ou la prendre positivement et développer son âme d’artiste. C’est ce paradoxe que j’aime, il me ressemble, elle (la mélancolie) me ressemble… ou ne suis-je tout simplement pas mélancolique ? Je souris en l’écrivant, je me dis « ah mince les gens vont croire que je suis dépressive! » Non non je ne suis qu’une simple voyageuse aspirant à revivre tous ces moments passionnants.
Une question me taraude néanmoins, tous les voyageurs sont-ils mélancoliques ?
Si oui, expriment-ils leur mélancolie de quelque manière que ce soit ? Je réaliserai une petite enquête auprès de vous voyageurs, pour savoir comment vous vivez votre travel blues. On parle souvent de la préparation d’un voyage et du voyage en lui même, mais les retours sont tout autant intrigants et inspirants, trop peu évoqués dans les blogs. Je reviendrai vers vous à ce sujet.
Intéressante réflexion.
On entend souvent que le voyage commence bien avant le départ, quand on commence à le préparer, mais jamais personne ne dit qu’il ne s’arrête pas au retour, c’est pourtant tellement vrai.
Peut-être même qu’il ne s’arrête jamais car il nous permet de (re)voyager mentalement toute notre vie.
Bon voyage à tous 😉